434pages. poche. Broché. Roman à deux voix. Celle de l'homme Nathan, "un tout petit flic de rien du tout", comme il lui arrive parfois de se définir, et celle de la femme, Marie-Jo, flic elle aussi, obsédée par son poids et par les footings. Au milieu, un meurtre, celui de la jeune Jennifer Brennen, fille de Paul Brennen, un grand patron de l'industrie de la mode. Au bout des trois cent quatre-vingt-trois pages, la situation apparemment simple du début est devenue extrêmement complexe. D'une part, parce que gravite autour des deux héros une galaxie d'autres personnages : amants, maîtresses, ex-femmes, faux drogués, vrais voyous, artistes en devenir, activistes politiques, utopistes ou gens définitivement lessivés par l'existence. D'autre part, parce que la narration hésite sans jamais trancher entre le polar et le roman psychologique. Sait-on encore qui est qui et qui fait quoi ? Dans Ça c'est un baiser, Philippe Djian prend un malin plaisir à s'accorder le droit inaliénable que lui offre le roman de dire ce qu'il veut quand il veut. On pourra parfois être déboussolé ou énervé (au sujet de Catherine Millet, Nathan se demande : "Est-ce qu'elle sait baiser ?", nous on se demande : quel intérêt ?) mais au final, bon an mal an, ce roman qui a emprunté des chemins de traverse retrouve sa route. Noir, très noir, drôle aussi, Ça c'est un baiser est le onzième roman de Philippe Djian. Avec le temps, l'auteur culte de 37,2° le matin, paru en 1985, est sorti de la pause adolescente maniérée pour affirmer une écriture singulière. Au même encrier, Djian trempe sa plume une fois dans l'humour, une autre fois dans l'incertitude ; la combinatoire de ce plaisir et de cette révolte fait de lui un auteur à part. -Denis Gombert
Description:
434pages. poche. Broché. Roman à deux voix. Celle de l'homme Nathan, "un tout petit flic de rien du tout", comme il lui arrive parfois de se définir, et celle de la femme, Marie-Jo, flic elle aussi, obsédée par son poids et par les footings. Au milieu, un meurtre, celui de la jeune Jennifer Brennen, fille de Paul Brennen, un grand patron de l'industrie de la mode. Au bout des trois cent quatre-vingt-trois pages, la situation apparemment simple du début est devenue extrêmement complexe. D'une part, parce que gravite autour des deux héros une galaxie d'autres personnages : amants, maîtresses, ex-femmes, faux drogués, vrais voyous, artistes en devenir, activistes politiques, utopistes ou gens définitivement lessivés par l'existence. D'autre part, parce que la narration hésite sans jamais trancher entre le polar et le roman psychologique. Sait-on encore qui est qui et qui fait quoi ? Dans Ça c'est un baiser, Philippe Djian prend un malin plaisir à s'accorder le droit inaliénable que lui offre le roman de dire ce qu'il veut quand il veut. On pourra parfois être déboussolé ou énervé (au sujet de Catherine Millet, Nathan se demande : "Est-ce qu'elle sait baiser ?", nous on se demande : quel intérêt ?) mais au final, bon an mal an, ce roman qui a emprunté des chemins de traverse retrouve sa route. Noir, très noir, drôle aussi, Ça c'est un baiser est le onzième roman de Philippe Djian. Avec le temps, l'auteur culte de 37,2° le matin, paru en 1985, est sorti de la pause adolescente maniérée pour affirmer une écriture singulière. Au même encrier, Djian trempe sa plume une fois dans l'humour, une autre fois dans l'incertitude ; la combinatoire de ce plaisir et de cette révolte fait de lui un auteur à part. -Denis Gombert
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